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Développement local et coopération décentralisée : le maire de la commune de Dapélogo au micro de Civitac

La coopération décentralisée est un mode de coopération internationale au développement comprenant toutes les relations d’amitié, de jumelage ou de partenariat nouées entre les collectivités locales d’un pays et celles d’autres pays. Cette coopération formalisée par des conventions définit des actions pour mettre en place des projets de développement durable. Civitac a approché le maire de la commune de Dapélogo, Tasséré Y. SORÉ, afin de recueillir des éléments d’information sur la question.

En dehors des partenariats sur les plans local et national, la commune de Dapélogo entretient-elle d’autres partenariats extérieurs ?
Oui, la commune de Dapélogo a d’autres partenariats avec des communes extérieures, notamment en France avec le jumelage avec les communes de Loudun, de Limoges, de Strasbourg et le département de Vienne. Nous bénéficions de partenariats extérieurs dédiés à toute la région du Plateau central, dont la commune fait partie, à savoir le partenariat avec la Nouvelle-Aquitaine. Par ailleurs, nous sommes en partenariat avec la Croix-Rouge luxembourgeoise, représentée ici par la Croix-Rouge burkinabè.

Comment ces partenariats sont-ils nés ?
Il faut se dire qu’il y a des partenariats que nous sommes venus trouver, c’est le cas par exemple du jumelage dont je parlais tout à l’heure. C’est un partenariat qui existait avant la communalisation intégrale, c’est-à-dire avant que Dapélogo ne soit érigée en commune. Nous, nous avons donc continué dans la même lancée. Quand on prend le partenariat avec la Croix-Rouge luxembourgeoise, le projet avait commencé avec la commune de Pabré, voisine à celle de Dapélogo. Grâce au lien historique entre ces deux communes, d’après ce que m’ont fait savoir mes devanciers, Dapélogo a aussi bénéficié d’un partenariat avec la Croix-Rouge. Et l’histoire se répète cette année avec la commune de Tanghin-Dassouri, qui, elle aussi, bénéficie du même partenariat.

Au-delà de cela, par le truchement des voyages que nous avons l’occasion de faire à l’extérieur, je profite aller à la rencontre de certains partenaires. C’est le cas par exemple de Hydraulique Sans Frontières et Rotary club. Nous avions programmé de rencontrer d’autres structures entrant dans le cadre de projets de l’eau, de l’assainissement, mais, coronavirus oblige, on a été contraint de suspendre cela. Mais nous relancerons cela une fois la situation sanitaire stabilisée.

En plus du domaine de l’hydraulique, sur quels autres domaines ces partenariats se focalisent-ils ?
Si vous voyez que nous nous sommes beaucoup intéressé à l’hydraulique dans ces partenariats, c’est parce que la question de l’eau constituait une difficulté majeure dans la commune. Mais nous pouvons dire maintenant qu’avec l’accompagnement des différents acteurs, nous avons réussi à améliorer la situation sur la question.

Il y a certes des insuffisances, mais il faut bien explorer d’autres terrains. Des projets parallèles financés par la Croix-Rouge et la commune de Loudun se sont intéressés aux questions par exemple de l’autonomisation des femmes, de la jeunesse, de l’éducation à travers l’octroi de prêts pour les créations de petites entreprises, la construction de centres de formation, d’écoles, etc. Nous menons en ce moment des réflexions sur un projet de recyclage des déchets plastiques pour en faire des pavés. Ce projet va contribuer à la lutte contre le chômage des jeunes dans la commune.

De plus, nous sommes sur l’élaboration de plans d’action que nous allons soumettre aux partenaires afin de disposer d’un service social car nous enregistrons beaucoup de problèmes liés au social ici. Voilà un peu les domaines touchés par les financements issus des partenariats que nous avons.

La question des pistes rurales aussi nous tient à cœur car, quoi qu’on dise, le développement passe par les routes. Nous sommes donc toujours à la recherche de partenariats pour la réalisation de ces pistes.

Quelles réalisations avez-vous réussi à mettre en œuvre grâce aux partenariats extérieurs ?
Parlant de la question de l’eau, nous avons réussi à mettre en AEPS (Adduction d’eau potable simplifiée) des châteaux d’eau avec des bornes-fontaines. Ailleurs on confie la gestion de l’eau à des fermiers, mais les bilans présentés par ceux-ci lors des ateliers auxquels nous avons pris part ne nous ont pas convaincu. La particularité de notre commune est que nous avons décidé de gérer cela en régie. Ce qui nous motive, c’est que, en prenant cette gestion à bras le corps, nous contribuons à créer des emplois et à assurer un accès à l’eau potable à toute la population. A l’heure où je vous parle, dans les villages où se trouvent les châteaux d’eau avec les bornes-fontaines, nous avons recruté des gardiens de site qui sont payés par mois. Quand vous prenez les fontainiers, ils arrivent à s’en sortir avec par exemple 40 000 à 80 000 F CFA par mois sur la base de la vente de l’eau. Nous avons réussi aussi à réaliser l’électrification solaire de la plupart des CSPS et des écoles de notre commune grâce à ces partenariats. Ces partenariats nous permettent également de bénéficier de beaucoup d’opportunités de voyages d’études et de renforcement de capacités. C’est le cas par exemple d’un jeune de la commune qui a été envoyé à Loudun, en France, pour se former en techniques de collecte et recyclage de déchets plastiques afin de mettre à profit ses expériences au centre de formation des jeunes énumérés plus haut.

Vous avez effectué un voyage récemment en France. Pouvez-vous nous parler de l’objet de ce voyage ainsi que ses enjeux sur les projets en cours, puis futurs de la commune ?
L’objet de ce voyage fait suite à une rencontre de renforcement de capacités sur le projet multi-acteurs et stratégie initié par Eau-vive, en France au cours de laquelle j’ai découvert le CIDEL (Centre International d’Etude pour le Développement Local). Je me suis rendu compte que ce centre pouvait m’apporter un plus ainsi qu’à la commune, parce que, pour un élus local mieux outillé et éclairé, il ne pourra que trouver des voies et moyens justes pour répondre aux questions de la population. En discussion avec les premiers responsables de la structure, j’ai réussi à avoir une bourse pour suivre la formation normale, à l’issue de laquelle je sortirai avec un diplôme d’expert en ingénierie du développement local. Avec les engagements qui m’incombent pour la gestion de ma commune, qui ne me permettent pas de m’absenter longtemps, je faisais des va-et-vient. Donc, l’objet de mon dernier voyage était en rapport avec la suite de cette formation, afin de suivre quelques modules et travailler avec les territoires.

Nous avions ensuite un travail à faire sur le suivi-évaluation qui nous a conduit sur le Centre social de Die à 200 kilomètres de Lyon. Cela m’a permis en même temps de rencontrer des partenaires parce que, quand je voyage, je vais toujours avec pour objectif de me former, de rencontrer des partenaires pour ma commune, de renforcer les partenariats existants et redynamiser les relations avec les anciens partenaires.

Anaïs MONÉ, Observatrice Civitac, Plateau central

     

 

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