L’Association Feu rouge Feu vert est une Organisation de la société civile basée à Ouahigouya. Elle œuvre dans l’éducation, la sensibilisation et la formation de la population en matière de circulation routière. Ce 27 avril 2024, une équipe de Civitac Ouahigouya est allée s’entretenir avec cette association de développement, un des partenaires locaux du Laboratoire Citoyennetés dans la mise en œuvre du programme d’appui à la Décentralisation et à la Participation citoyenne (DEPAC).

Selon la Direction régionale des transports de la mobilité urbaine et de la sécurité routière du Nord (DRTMUSR), les données de 2021 de l’ONASER sur le nombre de cas d’accidents faisaient observer que Ouahigouya a enregistré 658 cas d’accidents, dont 36 décès. Ces chiffres alarmants plaçaient ainsi la cité de Naaba-Kango dans la catégorie des villes les plus risquées.

Une pancarte de l’Association Feu rouge Feu vert à un point de feu de signalisation dans la ville de Ouahigouya.

Fortes de ce constat, des associations se sont engagées dans la sensibilisation des populations avec comme objectif global de contribuer à réduire le nombre de cas d’accidents de la circulation routière à Ouahigouya en particulier. L’Association Feu rouge Feu vert est l’une d’elles. Selon Bê KAM, Coordonnateur de ladite association, le but est le renforcement de capacités des populations, usagers de routes, sur la sécurité routière qui améliorera la qualité de la mobilité urbaine avec l’afflux des nombreuses personnes déplacées dans la cité. Cela passe par des séances de sensibilisation, de formation, de conseil et d’éducation des populations. Le Coordonnateur laisse entendre en outre que les cas d’accidents de circulation dans la région du Nord sont très fréquents. « L’incivisme routier prend des proportions inquiétantes », a-t-il souligné.

Bê KAM, Coordonnateur de l’Association Feu rouge Feu vert.

Lire : Ouagadougou : Un trafic routier de plus en plus difficile et risqué

Parmi les causes, le déplacement des populations des campagnes vers la ville suite à l’insécurité reste un facteur non négligeable. En effet, le nombre accru des déplacés internes a créé une sorte de boom démographique qui dépasse les prévisions et les besoins routiers de la ville. Sans oublier que la plupart de ces déplacés internes ignorent le code de la route. Cela porte préjudice à la situation sécuritaire. L’autre cas aberrant, ce sont ces fous amoureux de la vitesse qui, malgré tout, dépassent la vitesse normale requise ou plient les feux tricolores et panneaux de signalisation, le plus souvent en état d’ébriété. L’ignorance du code de la route, le non-respect des feux tricolores, le non-respect de la vitesse réglementaire, l’indiscipline routière sont ainsi, entre autres, les facteurs explicatifs de cette situation, selon Bê KAM.

Ces cas d’accidents ont enlevé plusieurs vies et endeuillé des familles dans la ville de Ouahigouya. « Lorsqu’un cas d’accident survient, les conséquences sont partagées. L’État dépense à travers la prise en charge de la victime et cette victime aussi pourrait se retrouver dans une sorte d’invalidité ou de mort. Cela a des répercussions sur les familles et sur les sociétés », a relevé Bê KAM.

Lire : Sécurité routière au Burkina Faso : le Lions club international offre des casques aux élèves du Lycée Bogodogo de Ouagadougou

L’Association Feu rouge Feu vert est par ailleurs auteure de cette célèbre pancarte qui fait le tour du monde sur les réseaux sociaux où il est transcrit : Seul un mouton ne s’arrête pas au feu rouge. Pour le Coordonnateur, cette pancarte affichée à certains endroits des feux tricolores dans la ville n’est pas faite dans l’intention de vexer ou d’insulter quelqu’un mais dans l’optique de choquer les mentalités dans un sens positif. Il estime que c’est un type de communication qui interpelle les consciences.

Une vue de promoteurs du port du casque lors d’une activité de sensibilisation de l’Association Feu rouge Feu vert.

L’association invite tous les usagers de la route, au regard des chiffres interpellateurs, à œuvrer ensemble contre l’insécurité routière et l’incivisme routier qui ôtent des vies, au respect des feux de signalisation. Le port du casque est également un moyen idéal pour la protection des vies dans la circulation. Bê KAM insiste alors sur le port du casque en tout temps et en tout lieu.

Abdoulaye OUÉDRAOGO, Observateur Civitac, Ouahigouya