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Entretien exclusif avec le maire de Falagountou, Saïdou MAÏGA

Civitac, dans sa mission d’accompagnement des collectivités territoriales pour la visibilité de leurs actions, a rencontré, ce 23 février 2019, le maire de la commune rurale de Falagountou pour échanger sur des questions d’actualité de sa commune. Dans ce grand entretien, plusieurs sujets de grande importance ont été abordés, notamment le lotissement, l’exploitation minière d’IAM GOLG Essakane SA, la santé, le Plan de développement de la commune. Il faut rappeler que Falagountou est l’une des six (06) communes de la province du Séno, dont le chef-lieu est Dori, la capitale de la région du Sahel.

Comment se porte M. le maire ?

M. le maire se porte en parfaite santé. Lorsque nous avons la santé, nous rendons grâce au Tout-Puissant qui nous l’accorde.

Les 14, 15 et 16 février derniers, le conseil municipal de Falagountou a tenu sa première session de l’année. Quels sentiments vous animent après ces trois jours d’échange entre élus ?

Depuis que nous avons été installés en juin 2016, c’est pratiquement le même scénario au cours de toutes les sessions du conseil municipal. Nous avons mis au-devant de tout ce que nous faisons l’intérêt supérieur de notre commune, de telle sorte que tous les conseillers se sentent intéressés par les problèmes qui sont débattus. La dernière session, comme vous avez pu le constater, s’est passée dans le calme et la courtoisie. Toutes les délibérations ont été adoptées à l’unanimité, comme d’habitude.

Parmi ces délibérations, il y a la mise en place d’une commission qui sera chargée de la réinstallation des populations de certains villages affectés par le conflit frontalier entre le Burkina Faso et le Niger. En quoi va consister exactement cet accompagnement de la commune ?

Depuis que le verdict est tombé en 2013, c’est pratiquement le désarroi au sein de la population de ces villages. Des gens qui se sentent totalement burkinabè, quand on leur dit qu’ils sont nigériens, ils tombent pratiquement malades. Ils nous ont approchés pour faire comprendre qu’ils souhaitent être réinstallés en territoire burkinabè. Et ce sont des questions qui dépassent le cadre communal.

Ce que nous pouvons faire, c’est d’étudier la situation, d’aller les écouter, voir si réellement la totalité ou la grande majorité de ces populations veulent revenir au Burkina Faso, et voir le type d’accompagnement qui sied. Il faut certainement trouver des sites dont certains relèveraient de la commune de Falagountou et d’autres communes du pays. Il faut voir le type d’infrastructures à construire, voir également si au niveau du droit interne et international cela est autorisé. Voilà les questions qui se posent. Des concertations ont été entamées avec ces communautés, mais aussi avec le ministère en charge de l’Administration territoriale et celui des Affaires étrangères.

Des neuf (09) points inscrits à l’ordre du jour, quatre étaient en rapport avec le lotissement. Au jour d’aujourd’hui, où en êtes-vous avec ces opérations ?

Nous avons en effet décidé de procéder au lotissement des villages de Goulgountou et de Kargono, qui sont les deux plus grands villages après Falagountou. Au niveau de Falagountou, l’opération de lotissement a commencé depuis 2006, mais il n’y avait jamais eu d’attribution. C’est en 2018 que les opérations d’attribution ont démarré, et nous pensons que ça se passe bien.

En 2006, on avait autour d’un millier de parcelles disponibles. A la date d’aujourd’hui on a plus de trois cent (300) parcelles attribuées au cours de la première vague. Mais à côté de cet ancien lotissement, nous avons obtenu en 2017 l’autorisation de faire une extension de lotissement. A ce niveau nous avons reçu quatre mille (4 000) demandes, dont deux mille (2 000) pour les résidents et deux mille (2 000) pour les non-résidents. Le processus est en cours, car il fallait d’abord faire le lever topographique afin de maîtriser l’espace qui sera concerné.

Après cette étape, il y a la validation du plan de lotissement, qui sera d’ailleurs programmée très bientôt. Habituellement les gens occultent les volets social et environnemental. Nous nous sommes donné un point d’honneur de réaliser une enquête environnementale et sociale, qui est déjà achevée. Début mars, le bureau national d’évaluation environnementale va se pencher sur les conclusions de cette étude.

De manière pratique aussi, nous avons acquis un logiciel de gestion foncière parce qu’il faut que ce soit une gestion transparente. Nous allons œuvrer à ce que personne ne puisse avoir deux parcelles à Falagountou. Et toutes les informations concernant les souscriptions et les attributions seront répertoriées dans ce logiciel.

Le 14 février également vous avez reçu la visite du directeur général de la mine d’Essakane SA. Qu’est-ce qui était au menu de vos échanges ?

Nous avons effectivement eu la chance de recevoir le nouveau DG de la mine, qui est venu se présenter à nous, prendre contact avec la commune de Falagountou, et montrer aussi toute sa disposition à discuter avec nous sur des questions pendantes qu’il y a entre la mine et notre commune. Et Dieu seul sait qu’il en existe beaucoup. A titre personnel, j’ai apprécié son engagement. Nous lui avons réitéré notre volonté à l’accompagner. Si la mine est de bonne foi, aucun problème ne sera insurmontable.

L’extension du projet minier a d’énormes conséquences, comme par exemple l’occupation de ces 108 champs, réduisant ainsi les capacités de production agricole. Quelles actions pour limiter les dégâts ?

Quand on parle d’exploitation minière, surtout à l’échelle industrielle, on parle d’impacts aussi. Il faut essayer surtout de compenser les impacts négatifs, d’où les différentes discussions permanentes que nous avons avec la mine. C’est la plus grande mine de notre pays en termes d’emplois donnés aussi bien aux communautés riveraines qu’aux autres citoyens de notre pays.

C’est une mine aussi qui reverse d’importantes ressources à l’Etat au niveau central, en termes d’impôts et de taxes. Donc c’est un enjeu majeur pour le pays et pour notre commune. Ce qui fait qu’il est pratiquement obligé pour nous de négocier avec la mine. Souvent c’est tendu, mais nous avons décidé de civiliser nos relations à travers des discussions plutôt que de passer à des manifestations ou autre chose.

Donc on peut dire que la cohabitation avec la mine est assez bonne ?

En tout cas la cohabitation est là. Elle peut être bonne aujourd’hui et très mauvaise le lendemain.

Qu’est-ce qui pourrait rendre cette cohabitation mauvaise ?

La mauvaise foi, parce que lorsqu’on refuse de connaître les méfaits de l’exploitation minière sur les communautés, cela peut détériorer très rapidement nos relations. Nous pensons que quel que soit l’impact qu’il y a, il faut avoir le courage de le dire, et s’asseoir ensemble pour voir la solution à apporter.

Est-ce que vous sentez justement que la mine fait des efforts dans ce sens ?

Elle pose de petits actes, mais en résumé elle ne peut rien faire. Vous trouverez aujourd’hui des populations de Falagountou qui sont nez à nez avec le grillage de l’exploitation. Vous trouverez aussi des enfants qui ont le sommeil troublé par la circulation des engins 24h/24, par la poussière, l’effet des détonations.

Est-ce que les engagements de la mine vis-à-vis de votre commune sont respectés ?

Ce que la mine doit annuellement à la commune en termes d’obligations légales, notamment les taxes, nous n’avons pas de souci à ce niveau. Mais la mine doit autre chose qui est la compensation, lorsqu’il y a un engagement qui n’est pas respecté. Et c’est là que nous avons des interprétations assez divergentes. C’est là que la mine traîne souvent les pas avant de s’exécuter.

A l’entrée par exemple des agglomérations, pour éviter de soulever la poussière sur les populations, la mine s’est engagée à arroser la voie. En 2018 rien n’a été pratiquement fait dans ce sens. Cette année aussi ils l’ont fait de manière timide. Voilà des soucis majeurs parce qu’il y a beaucoup de maladies qui sont liées à la poussière.

Peut-on dire que les populations de la commune de Falagountou profitent réellement des retombées de l’exploitation minière ?

Tant que l’on n’exploite pas soi-même ses ressources, on ne peut pas en profiter aisément. Les communautés ne profitent pas suffisamment des retombées de la mine. Il y a beaucoup de choses à faire. Nous avons fait souvent de petits calculs rapides. Pour une production d’un milliard en moyenne par jour, les retombées sur notre commune ne valent pas une journée de production. Il y a donc des questions qu’on doit se poser raisonnablement. Mais nous sommes fondamentalement légalistes. Si notre Etat s’est engagé à travers des conventions, nous ne sommes pas là pour les remettre en cause. Nous disons cependant que lorsqu’il y a des impacts négatifs, la mine doit faire face à ses engagements, à sa responsabilité, pour résoudre ces incidents.

Parlons santé à présent ! Depuis 2018, vous avez entamé la transformation du CSPS de Falagountou en CMA. C’est vraiment impressionnant pour une commune rurale.
Ce n’est pas impressionnant du tout. L’Etat avait déjà pris cette décision de transformer les CSPS des chefs-lieux des communes en centres médicaux. Mais cela coûte extrêmement cher et le planning n’a pas été respecté. Avec les nouveaux défis, sécuritaires surtout, ça va être difficile pour l’Etat de pouvoir procéder à cette transformation.

A travers les négociations que nous avons eues avec la mine pour sa seconde fosse à Falagountou, nous lui avons dit qu’elle impacte la santé des communautés avec la poussière, et qu’il fallait contribuer à accompagner l’Etat. Nous nous sommes accordés. Nous avons écrit au directeur régional de la santé du Sahel qui a dit que si les infrastructures sont réalisées, sa direction était prête à déployer du personnel pour passer du statut de CSPS à CMA. Pour toutes les infrastructures prévues, nous pensons que les réalisations sont pratiquement achevées.

Ce processus de transformation va nécessiter que des populations déménagent. Qu’est-ce qui est prévu pour ces dernières ?

Le problème ne se pose pas en ces termes. Le dispensaire de Falagountou date des années 1980. A l’époque, personne n’y habitait, il s’agissait de champs des différentes personnes qui ont décidé de mettre leurs terrains à la disposition de l’administration pour la construction du dispensaire. Après cela, des gens qui ne sont pas les propriétaires premiers de ce domaine s’y sont installés. Ces personnes savaient qu’elles étaient sur un domaine administratif, donc lorsque la nécessité s’est posée, elles ont tout simplement été informées. Depuis 2013, il y a eu un recensement et des discussions. Moi personnellement, je les ai rencontrées courant 2018. La seule condition qu’elles m’ont posée, c’est de leur trouver un terrain pour leur réinstallation, ce qui a été fait.

Mais on remarque tout de même qu’il y a toujours des gens sur place.

Il y a des gens qui occupent les lieux effectivement, mais tous ont été attributaires. Nous leur avons donné un délai pour partir d’eux-mêmes. Dès que la construction de la clôture prendra fin, ceux qui s’y trouveront toujours seront déguerpis de force.

Des 14 villages administratifs que compte votre commune, quatre disposent de CSPS, donnant un ratio de plus de six mille habitants par CSPS. On sent que des efforts sont faits, mais il en reste quand même.

Il reste toujours quelque chose à faire, nous en convenons avec vous. Mais cela ne doit pas occulter les immenses réalisations qui ont été faites. En dehors du CSPS de Falagountou, nous investissons annuellement pour accompagner chaque COGES au niveau de chaque centre de santé de la commune, à travers des subventions, des appuis directs. Il y a des motos qui ont été données, des formations faites au profit des membres du bureau COGES, des médicaments achetés et mis à la disposition des CSPS, des ambulances acquises, l’entretien quotidien du matériel par la mairie.

Le Plan communal de développement 2018-2022 de Falagountou est basé sur trois axes, tels que la promotion de la bonne gouvernance, le développement de l’économie locale et le développement du capital humain. Le dernier axe va absorber 50% du budget. Qu’est-ce qui justifie ce choix ?

C’est une très bonne chose. Si on n’investit pas dans le capital humain, on va passer à côté de tout. Prenons l’éducation, si ce secteur n’est pas véritablement pris en compte, le développement est impossible. Il faut revenir d’abord à la genèse de ce plan. Nous nous sommes appuyés sur la Direction régionale de l’économie et de la planification qui maîtrise l’ensemble des référentiels de notre pays, en commençant par le Plan national de développement économique et social (PNDES).

Nous avons voulu d’abord être conformes avec ce PNDES, mais aussi avec tous les autres plans stratégiques qui existent dans notre pays. Après des discussions avec les différentes administrations, mais aussi et surtout après concertation avec les communautés, parce que ce n’est pas la volonté uniquement de la mairie. Nous sommes partis au niveau de chaque village, et les populations ont fait connaître leurs priorités lors d’assemblées générales. Et c’est la synthèse de ces priorités, mises en adéquation avec le PNDES, qui a abouti à ce plan communal. Donc s’il y a plus de besoins au niveau du développement du capital humain, c’est parce que ce sont les besoins des communautés d’abord.

La mise en œuvre de ce plan de développement va coûter près de quatorze milliards de francs CFA pour les cinq ans. Comment comptez-vous mobiliser toutes ces ressources ?

Il faut dire que la commune est capable de mobiliser à peu près huit milliards sur les treize, donc au-delà de la moitié. Le reliquat doit être recherché au niveau des partenaires techniques et financiers. A notre niveau, nous avons notre politique de sensibilisation des communautés sur le civisme fiscal, ça c’est déjà fait. Nous avons aussi des taxes qui sont assez importantes, que nous comptons collecter, notamment auprès de la mine, de ses sous-traitants et des autres grands contribuables de la commune.

Il y a également la quote-part de la commune de Falagountou dans le Fonds minier pour le développement local, c’est tout cela mis ensemble qui nous permet d’être sûrs que pouvons mobiliser huit milliards sur treize. Pour le reliquat, nous sommes en train d’organiser une table-ronde des bailleurs de fonds afin de présenter nos projets majeurs et voir si ça peut intéresser les personnes que nous rencontrerons.

De nos jours, il est difficile de parler de la région du Sahel, on va dire même du Burkina Faso en général, sans évoquer la question sécuritaire. Qu’en est-il exactement dans votre commune ?

L’insécurité est mondiale, les Etats-Unis, la France ont été frappés, en Afrique n’en parlons pas. Ouagadougou, qui ne fait pas partie du Sahel, a été plusieurs fois frappée. Le constat est que le phénomène concerne pratiquement tout le territoire national. Dans ces circonstances on ne peut pas isoler notre petite commune. C’est un problème qui touche l’ensemble de nos compatriotes. Il n’y a pas encore eu d’attaque à Falagountou, certes, mais on ne peut pas se bomber le torse pour dire qu’il ne pourrait pas y en avoir. Pour le moment nous sommes préservés et nous prions Dieu pour que la situation soit maîtrisée de façon définitive.

En tant que maire, quel est votre souhait le plus cher ?

Mon souhait le plus cher c’est la sécurité pour mon pays. Dans l’insécurité, rien n’est faisable. Je prends l’exemple de la mine d’Essakane avec laquelle nous avons eu des divergences d’interprétation des effets du dynamitage. Nous pensons que beaucoup de maisons à Falagountou sont fissurées à cause de ces effets. Pour nous départager, il nous faut par exemple une étude d’un cabinet d’expert. Nous avons voulu que l’expertise vienne d’ailleurs, notamment de l’Allemagne, mais lorsque la mine a écrit au cabinet que nous lui avons proposé, ce dernier a répondu que tout le Burkina est une zone rouge. Vous voyez donc que rien de sérieux ne peut se réaliser dans nos communes tant qu’il y a l’insécurité.

Au soir de votre mandat, qu’est-ce qui ferait votre satisfaction ?

Ce qui ferait ma satisfaction, c’est l’éveil des consciences, parce que nous mettons beaucoup d’accent sur la redevabilité, en expliquant que les ressources qui sont mises à notre disposition dans le cadre du conseil municipal ne sont pas nos ressources personnelles. Ce sont les ressources de toutes les communautés et il convient de les gérer de manière légale. Que chaque administré de Falagountou sache que c’est son argent qui est dépensé. Que nous soyons là ou pas, que l’on puisse demander des comptes à ceux qui administrent ces biens. C’est la chose la plus importante pour moi.

Qu’est-ce qui fait un bon maire, selon vous ?

(Rires) Il y a plusieurs dimensions. Un bon maire doit être un bon manager, pour pouvoir gérer son équipe d’employés de la mairie, afin que le travail se mène au quotidien de manière efficace. C’est pouvoir manager aussi le conseil municipal, qui est composé de plusieurs sensibilités politiques. Il faut pour cela pouvoir être au-dessus de la mêlée pour se consacrer aux intérêts supérieurs de la commune. Si on réussit ces deux aspects, on aura fait un grand pas. Un bon maire c’est aussi et surtout beaucoup de chance, parce que vous ne pouvez rien construire de sérieux si vous n’avez pas des accompagnements financiers, aussi bien de l’Etat central que des partenaires. Si vous avez la chance d’avoir des ressources et que vous êtes un bon manager, vous serez un excellent maire. Mais si vous avez plein de ressources et vous êtes un mauvais manager, les conséquences seront rapidement constatées.

Le dernier mot de M. le maire serait quoi ?

C’est de vous dire merci d’avoir été patient. Je vois que vous m’avez relancé plusieurs fois, il y a eu des rendez-vous qui n’ont pas été respectés. Malgré cela, vous avez décidé de venir mieux connaître cette petite commune perdue dans le Sahel du Burkina (rires). C’est tout à votre honneur. Merci pour cet acte, continuez à nous accompagner parce que l’œuvre humaine n’est jamais parfaite. C’est à travers les critiques que nous allons parvenir à nous améliorer quotidiennement. C’est aussi à travers vous que nous pourrons améliorer le civisme, la connaissance de nos collectivités par beaucoup de personnes, ce qui nous permettra d’avancer.

Romuald Wndenonga OUÉDRAOGO, Observateur Civitac, Dori

     

 

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