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ECOPARE : une initiative innovante locale d’inter collectivités pour le pastoralisme à l’Est

Le Conseil régional de l’Est est au centre d’une initiative locale innovante de coopération régionale pour le pastoralisme : l’ECOPARE. L’Entente pour la Coopération Pastorale dans la Région de l’Est du Burkina Faso (ECOPARE) réunit les 27 communes ainsi que la région de l’Est, collectivité territoriale.

L’ECOPARE est une initiative de coopération des Collectivités territoriales (CT) de l’Est pour promouvoir et développer le secteur de l’élevage dans la région. Il se compose des communes de la Région de l’Est qui, par délibération de leurs Conseils municipaux, ont approuvé la convention de création de l’Entente. L’ECOPARE se fixe pour objectif de réaliser et de gérer les projets de promotion et de développement pastoral, dans l’intérêt des collectivités territoriales membres.

La genèse de cette entente remonte d’il y a 11 ans. En 2010, douze CT de l’Est, avec l’appui du Réseau de Communication sur le Pastoralisme (RECOPA), avaient amorcé les premières actions pour promouvoir la productivité du secteur de l’élevage dans la région, connue pour être l’une des plus dynamiques du pays en termes de potentialités pastorales. Et pour cause, au-delà de sa caractéristique de région soudanienne, la région de l’Est est aussi et surtout, un point de transit ou d’accueil des transhumants vers les pays côtiers.

Le marché à bétail de Fada, la vitrine pastorale de la région est considéré comme l’un des plus emblématiques du pays.

C’est conscient de cette réalité que les CT se sont penchés sur les enjeux du pastoralisme et ont réfléchi sur la pertinence de la mise en place d’un cadre de concertation entre elles.

Le Conseil régional de l’Est, pièce maîtresse de l’Entente
Le CR de l’Est joue un rôle central dans ce qui avait commencé comme un simple cadre de concertation entre collectivités. Désigné par les 27 communes depuis 2014 pour exercer la maitrise d’ouvrage de l’Entente, le CR de l’Est est aujourd’hui au centre de l’initiative : il est maître d’ouvrage des réalisations de l’Entente et préside aux destinées de la Conférence. Instance décisionnelle suprême de l’ECOPARE, la conférence se tient deux fois par an « pour faire le point de la vie de l’Entente. », explique Somwoaga Boubacar OUÉDRAOGO, le Secrétaire technique que nous avons rencontré dans son bureau situé au sein du Conseil régional de l’Est. Le Secrétariat technique, bras opérationnel du Conseil régional pour ce qui est de l’Entente, assure la gestion des projets de l’ECOPARE et tente de renforcer les efforts des collectivités territoriales membres, pour une bonne gouvernance des ressources pastorales dans la région.

M. Somwoaga Boubacar OUÉDRAOGO est le Secrétaire technique de l’ECOPARE, cumulativement à ses fonctions de responsable des matières transférées au Conseil régional de l’Est

En août 2019, la Conférence, a adopté le Plan d’actions régional pastoral (PARP) élaboré par le RECOPA avec l’appui financier de l’Agence Française de Développement (AFD). Un plan quinquennal qui vise la réalisation et la sécurisation des infrastructures pastorales, le renforcement de la productivité du bétail et la création de conditions favorables à l’épanouissement des agropasteurs. Ce plan a bénéficié d’un financement à hauteur d’un milliard sept cent vingt-neuf millions sept cent quatre-vingt-dix-huit mille quatre cent quarante (1 729 798 440) F CFA. L’appui de l’Agence Française de Développement (AFD) à travers le projet sécurité alimentaire à l’Est (PSAE) a permis de soutenir la « conservation et la restauration d’espaces pastoraux (zones de pâture, aires de repos et les pistes à bétail) et la réalisation d’infrastructures socio-économiques dont six marchés à bétail et cinquante (50) forages pastoraux équipés de château ainsi que la récupération de terres dégradées. » explicite Boubacar OUÉDRAOGO. Et d’ajouter : « Une partie de ce financement est consacré au fonctionnement de toutes les instances de l’ECOPARE... » . Et ce, en réponse aux multiples et complexes défis du secteur pastoral, qui manque fortement de capacités d’actions afin de faire de celui-ci, un pan important de la gestion des ressources naturelles.
« C’est dans le processus de la mise en œuvre du Plan d’action, que le besoin du Secrétariat technique s’est imposé, surtout en termes d’appui au maître d’ouvrage désigné qu’est la Région de l’Est, dans le cadre des marchés à exécuter avec le financement du PSAE », indique Boubacar OUÉDRAOGO. Et de poursuivre en évoquant la nécessité de compétences techniques pour assurer l’identification, le montage, l’exécution, la passation et la gestion des contrats de prestations ainsi que le suivi-évaluation des projets.

Avec une superficie d’environ 46 807 km², la région de l’Est fait 17,13 % du territoire national

Le Secrétariat technique (ST) qu’il coordonne est composé de quatre membres dont le secrétaire technique, un responsable chargé des marchés, un suivi-évaluateur, un assistant en génie civil et un conseiller en pastoralisme, issu du Réseau de Communication sur le Pastoralisme (RECOPA). Ce dernier est un acteur important dans le fonctionnement de l’ECOPARE et la mise en œuvre du PARP.

A la date d’octobre 2021, 46 projets de l’ECOPARE sont en cours d’exécution sur terrain, même si ceux-ci sont négativement impactés par la crise sécuritaire. « Le bureau [ndlr. de trois membres, présidé par le Président du Conseil régional] et même le Secrétariat technique, ont des difficultés pour se rendre sur le terrain afin de visiter ou superviser certains chantiers. » déplore le ST. Pour contourner la difficulté, le Secrétariat s’appuie sur les comités de gestion, composés d’acteurs locaux, mis en place par le RECOPA pour collecter des informations.

Trois gros défis à relever

  • Assurer la consolidation et la pérennisation des acquis de l’Entente est le premier des défis. Et cela passe par « un financement reposant sur des bases solides et diversifiées et sur la réduction des dépenses de fonctionnement », affirme M. OUÉDRAOGO.
  • Le deuxième défi, toujours selon lui, est la mise en place d’un service de gestion des projets, d’information et de suivi sur le pastoralisme et la transhumance dans la région de l’Est.
  • Le troisième et dernier défi qui s’impose à l’ECOPARE est d’élargir l’Entente pour la rendre plus inclusive et multi-acteurs, « d’aller au-delà des collectivités territoriales » en intégrant dans l’Entente, d’autres acteurs-clés non politiques comme la société civile, les agro-pasteurs, les faîtières d’éleveurs et les structures d’appui. « Pour le moment [ceux-ci] sont des observateurs. La perspective est de les élever au rang de membres […] ». Boubacar OUÉDRAOGO insiste en outre sur la nécessité d’une telle démarche pour rendre la coopération plus « impactante » sur le terrain et faire du « cadre de concertation de l’ECOPARE », un « outil de tous les acteurs » intervenant dans le domaine du pastoralisme.

Malgré les difficultés et les défis qui jalonnent sa route, l’Entente pour la Coopération Pastorale dans la Région de l’Est du Burkina Faso (ECOPARE) est un bel exemple de collaboration d’inter collectivités locales. Une initiative qui peut, si elle est durable, améliorer la synergie d’action, les capacités de coordination et la responsabilité des collectivités, pour un exercice plus efficient des compétences transférées.

Tûwênd Nooma Jean Damase ROAMBA, Observateur Civitac, Fada N’Gourma

     

 

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Du 02 au 03 février 2024.

Atelier bilan sur la mise en œuvre de l’axe 1 de DEPAC-3 avec les collectivités territoriales partenaires du programme les plus touchées par la crise sécuritaire

Jeudi 11 janvier 2024 à Ouagadougou

Cadre de Concertation Communal (CCCo) de TITAO sur la résilience de la santé et l’eau potable dans un contexte de crise sécuritaire

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