Le bilan de l’année scolaire 2021 est satisfaisant pour l’Ecole Sapouy B, dans le Centre-Ouest. L’établissement a réalisé en effet un taux de succès de 100% à l’examen du Certificat d’étude primaire (CEP) cette année et a obtenu les meilleurs rendements dans les classes intermédiaires. Avec 79 élèves, le plus grand effectif en classe de CM2 dans la localité et une moyenne de classe d’environ 87%, l’Ecole Sapouy B se classe comme le premier établissement d’enseignement primaire dans le Ziro. Le meilleur élève, du nom de Aziz SIMPORÉ, âgé de 13 ans, avec 162,5 points, vient également de cette école.

Selon Oscar DA, directeur de l’école et enseignant de la classe de CM2, ce résultat est le fruit du don de soi et de son amour pour le travail bien fait. « Je lutte d’abord pour mon honneur et je n’aime pas la honte. Donc, je ne peux pas ne pas réussir. » Il renchérit en disant qu’il aime son travail, et en faisant réussir les enfants des autres, les siens aussi ont réussi.

Oscar DA, Directeur de l’Ecole Sapouy B.

Pour parvenir à ce résultat, Oscar DA déclare avoir fait des heures supplémentaires et initié des groupes de travail entre élèves. « Il faut souvent laisser les meilleurs élèves travailler avec les autres afin de les appuyer. Il y a des élèves qui ont peur d’approcher l’enseignant, mais entre les élèves le dialogue passe mieux. Je quittais ma classe à 13h et je reprenais à 14h30. Je donnais également cours les mercredis soir et le samedi matin jusqu’à 13h. »

Le manque d’accompagnement des parents, une entrave à la réussite des élèves
A en croire le directeur de l’établissement, les parents d’élèves n’accompagnent pas leurs enfants à tous les niveaux. Beaucoup d’élèves arrivent en retard aux cours : « Je me bats pour le succès de ces enfants. Il y a des enfants d’enseignants même qui viennent en retard. J’appelle souvent des parents d’élèves par rapport aux difficultés que leurs enfants rencontrent et ils disent qu’ils n’ont pas d’argent. »

Elèves de l’Ecole Sapouy B.

Les élèves sont contraints de rejoindre leurs domiciles afin de trouver de quoi mettre sous la dent, par manque de cantine. Et ce n’est pas toujours évident de trouver les parents ou de la nourriture à la maison. « Je suis obligé de donner de l’argent à des élèves pour qu’ils paient à manger. Un de mes meilleurs élèves en classe de CM2 a abandonné l’école par manque de nourriture. » Oscar DA invite les parents d’élèves à accompagner leurs enfants et les enseignants, au don de soi, pour le succès et la réussite des élèves.

Elza NONGANA, Observatrice Civitac, Sapouy